Il y a des moments où Paris révèle son âme de village. Des instants où la capitale se transforme en salon géant, où des milliers d’inconnus deviennent complices d’une même émotion. Le Cinéma en plein air de La Villette, c’est exactement ça. Du 23 juillet au 17 août 2025, cette 34ème édition tient sa promesse de soirées magiques sur la prairie du triangle. C’est probablement le plus parisien des festivals !
Le grand retour après l’intermède olympique
Vous savez, il y a quelque chose d’émouvant dans ce retour. Après la trêve de 2024 liée à l’organisation des Jeux Olympiques, ce festival revient avec une formule repensée. Et franchement, j’avoue que l’idée est bonne. Cette année, l’innovation majeure va faire sourire de béatitude tous les amateurs : deux séances par jour. À 18h pour les petits, à 21h pour les grands. Comme si on avait enfin compris que l’été parisien méritait plus qu’une seule parenthèse cinéphile par soirée.
« Corps et accords » : quand la musique rencontre l’image
Le thème choisi cette année me parle immédiatement : « Corps et accords ». Danse et musique à l’écran. Il fallait y penser ! Parce que c’est quoi, le cinéma en plein air, sinon une symphonie collective où se mélangent les rires, les soupirs, les applaudissements spontanés ?
L’ouverture a été parfaite : Ballerina à 18h, suivi de La La Land à 21h, le 23 juillet. Ballerina, ce film d’animation franco-canadien qui raconte l’histoire d’une jeune orpheline bretonne qui part s’installer à Paris à la fin du XIXe siècle afin d’y devenir danseuse à l’opéra. Puis La La Land, cette lettre d’amour au cinéma et à Los Angeles qui a rencontré un incroyable succès à sa sortie. Roulement de tambour… Le ton est donné !
Une sélection qui fait battre le cœur
J’ai épluché la programmation, et franchement, elle est bien travaillée. Pour les familles à 18h, on trouve des pépites : Le Magicien d’Oz, Chantons sous la pluie, Ma Vie de Courgette. Des films qui traversent les générations, ces œuvres que des parents redécouvrent avec les yeux de leurs enfants ou qu’on découvre avec nos propres yeux d’adulte émerveillée.
Et pour les séances de 21h ? Du lourd. Chicago, Grease, Elvis de Baz Luhrmann, Bohemian Rhapsody… Sans oublier des curiosités comme Rize, ce documentaire sur le krumping de David LaChapelle, ou Joyland, ce bijou pakistanais de Saim Sadiq.
Ce qui me touche particulièrement, c’est cette intelligence de programmation. Hair de Miloš Forman côtoie Mamma Mia!, Cabaret dialogue avec Hairspray. On sent une vraie réflexion derrière, une volonté de créer des échos, des résonances.
L’expérience avant tout
Mais bon, soyons honnête. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas tant la liste des films que l’expérience. Cette sensation unique de s’installer sur l’herbe, transat ou pas (6€ la location, gratuit pour les abonnés), et de voir petit à petit la prairie se remplir.
Avec l’écran gonflable le plus grand d’Europe (544 m²), les 20 000 m² de pelouse accueillent en moyenne 150 000 spectateurs sur un mois. 150 000 ! Vous vous rendez compte ? C’est toute une ville qui se retrouve sous les étoiles pour partager des émotions.
L’âme du festival
Ce qui me fascine dans ce festival, c’est cette accessibilité totale. Gratuit, dans la limite des places disponibles. Pas de barrières, pas de codes. Juste cette envie commune de voir des images bouger sur un écran géant pendant que la nuit tombe doucement sur Paris.
Et puis il y a cette dimension intergénérationnelle magnifique. Les films d’animation en version française à 18h permettent aux plus petits de découvrir le cinéma autrement. Kirikou et les bêtes sauvages, Happy Feet, Wallace & Gromit… Pendant que leurs parents redécouvrent ces classiques avec un regard neuf.
Le soir, quand les enfants s’endorment (ou pas), place aux grands. New York, New York de Scorsese, Phantom of the Paradise de De Palma, Priscilla, folle du désert… Des films qui prennent une saveur particulière sous le ciel parisien.
Ces petits détails qui comptent
L’accès à la pelouse à partir de 17h, les projections à 18h et 21h… Tout est pensé pour que l’expérience soit fluide. Et cette précision touchante : « Tous les films sont projetés en version originale sous-titrée excepté les films d’animation en VF ». Parce qu’il faut bien que les petits suivent !
Le magic hour parisien
Il y a quelque chose de profondément parisien dans ce festival. Cette capacité à transformer un espace urbain en lieu de rêve. La prairie du triangle devient le temps d’un été la plus grande salle de cinéma à ciel ouvert de la capitale.
Et quand arrive la clôture le 17 août avec Tous en scène à 18h suivi d’En corps de Cédric Klapisch à 21h, on réalise qu’on vient de vivre quelque chose d’unique. Un mois où Paris s’est offert le luxe de ralentir, de s’allonger dans l’herbe, de lever les yeux vers un écran géant.
Rendez-vous sous les étoiles
Alors voilà. Si vous êtes parisienne ou parisien en ce moment, direction La Villette! Une occasion qui me semble bien rare dans la capitale où des milliers de personnes se retrouvent autour du plaisir du cinéma, pour rêver, rire, pleurer ou frissonner à la belle étoile.
Prenez votre plaid, vos amis, votre bonne humeur. Et laissez-vous porter par cette magie particulière du cinéma en plein air. Parce que certaines expériences ne se racontent pas, elles se vivent. Et celle-ci, croyez-moi, mérite certainement le détour.
Cela a commencé hier et va durer pendant près d’un mois, C’est une parenthèse enchantée où le septième art retrouve ses lettres de noblesse sous le ciel étoilé. Go!






À propos du festival :
Cet article fait référence au Festival de cinéma en plein air de La Villette.