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Le Paysage Économique des Festivals de Cinéma en France : Entre Ancrage Territorial et Vulnérabilité Financière

La Richesse Fragile de l’Écosystème Festivalier Français

La France se distingue par une intense « festivalisation » de sa vie culturelle, un phénomène marqué par une prolifération remarquable d’événements sur tout le territoire. Le nombre de festivals, tous genres confondus, a presque quadruplé en deux décennies, atteignant 7 282 manifestations recensées en 2021.1 Cette dynamique est particulièrement prégnante dans le secteur cinématographique, où elle a tissé un maillage territorial d’une densité exceptionnelle, des métropoles aux zones les plus rurales.2 Loin d’être de simples vitrines de diffusion, ces festivals se sont affirmés comme des outils essentiels d’aménagement culturel, de renforcement du lien social et de développement économique local.5

Il est toutefois impératif de distinguer la structure de cet écosystème. D’un côté, quelques événements « phares » comme les festivals de Cannes, Deauville, Annecy ou Lumière à Lyon, bénéficient d’une forte visibilité internationale et de budgets conséquents.8 De l’autre, une myriade de festivals de petite et moyenne taille constitue l’essentiel de ce tissu culturel. Une analyse de la Cour des Comptes révèle que 75 % des festivals, tous domaines confondus, fonctionnent avec un budget inférieur à 270 000 €.1 C’est sur cette seconde catégorie, plus fragile et intimement liée aux dynamiques locales, que ce rapport portera une attention particulière.

Cet écosystème foisonnant, véritable richesse pour la diversité culturelle, fait face à une précarisation croissante de ses modèles économiques. Cette fragilité résulte d’une double pression : une dépendance historique à des financements publics qui tendent à s’éroder, voire à se politiser 9, et un environnement de plus en plus saturé, dont la viabilité est mise à l’épreuve par une crise de l’attractivité et des changements de pratiques post-pandémiques.13 L’analyse de leurs mécanismes de financement et des turbulences qu’ils traversent est donc cruciale pour comprendre les enjeux de leur pérennité.

Anatomie des Modèles de Financement

Les budgets des festivals de cinéma, en particulier ceux de taille modeste, sont des assemblages complexes de différentes sources de revenus. La compréhension de leur structure et de leurs interdépendances est essentielle pour saisir leur vulnérabilité.

1.1. La Dépendance aux Fonds Publics : Un Soutien Historique sous Pression

Le financement public demeure la pierre angulaire du modèle économique de la grande majorité des festivals de cinéma en France. Ce soutien s’articule à plusieurs échelles, créant une chaîne de dépendances.

Le rôle central du CNC : Le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC) est un pilier de cet écosystème. Son soutien, qui s’élevait en 2024 à 758,7 M€ pour l’ensemble des secteurs aidés, dont 314,5 M€ spécifiquement pour le cinéma 16, se manifeste de plusieurs manières. Le CNC octroie des aides sélectives à la diffusion qui bénéficient directement aux festivals.17 Il a également mis en place des dispositifs ciblés, comme la « Bourse des festivals » pour le court métrage, un mécanisme qui vient majorer de près de 90 % un soutien préalablement accordé par une collectivité régionale, renforçant ainsi le partenariat État-territoires.19 Indirectement, les aides massives à la production 20 soutiennent les films qui constituent la programmation des festivals. Enfin, le CNC appuie des manifestations via des conventions avec les collectivités 22 ou des aides transversales visant, par exemple, à renforcer la culture en milieu rural ou l’éducation à l’image.23

Le poids prépondérant des collectivités territoriales : Les communes, les départements et les régions sont, en volume, les premiers financeurs publics de la culture en France.12 Leur soutien aux festivals de cinéma dépasse la simple subvention ; il s’inscrit dans des stratégies d’aménagement du territoire, d’attractivité touristique et de maintien d’un service public culturel de proximité.6 L’analyse des partenaires de festivals comme celui de Castelnaudary 24 ou des conventions de coopération culturelle, comme celle établie en Corse qui liste le Festival de Lama parmi les événements soutenus 26, illustre cet enchevêtrement de financements locaux. Le rapport financier entre l’État et les collectivités est structurellement déséquilibré, estimé entre 1 pour 8 et 1 pour 20 selon les secteurs culturels, soulignant le rôle crucial des financements locaux.1

La tension structurelle du cofinancement CNC-Régions : Un point de friction majeur est apparu ces dernières années, fragilisant l’ensemble de l’édifice. Le modèle de cofinancement des productions, qui prévoyait un ratio d’un euro du CNC pour deux euros engagés par les collectivités, s’est fortement dégradé. En 2024, ce ratio était tombé à près d’un euro pour trois. Régions de France dénonce un « manque à gagner » significatif qui met sous tension les fonds de soutien régionaux, et par ricochet, les festivals qui en dépendent pour leur programmation et leur fonctionnement.10

1.2. La Diversification des Ressources : Une Nécessité Stratégique

Face à la pression sur les fonds publics, la diversification des sources de revenus est devenue une condition de survie, bien que les leviers soient inégalement accessibles selon la taille et la notoriété des festivals.

Les recettes propres : La billetterie constitue une source de revenus directe, mais elle est souvent volontairement limitée dans les petits et moyens festivals. Dans une logique d’accessibilité et de mission de service public, les tarifs sont maintenus à des niveaux bas, comme au festival War on Screen (billet à 7 €) 27, à Castelnaudary (6 € la séance) 28 ou à Premiers Plans d’Angers (pass à partir de 3,50 € la place).29 Les revenus annexes (produits dérivés, restauration) restent souvent anecdotiques pour les petites structures, à l’exception des grands événements comme le Festival Lumière qui a développé sa propre filiale de restauration.30

Le financement privé : Le mécénat d’entreprise et le sponsoring représentent des leviers puissants, mais leur captation est un défi pour les festivals de moindre envergure, qui manquent de la visibilité nationale nécessaire pour attirer de grands groupes. Si BNP Paribas est un partenaire historique du cinéma et du Festival Lumière 31, les plus petites structures doivent tisser des réseaux locaux. Le Festival du Court Métrage d’Humour de Meudon y parvient avec succès, en s’associant à des acteurs comme le Crédit Mutuel, Monoprix ou des entreprises locales.33 Des organismes comme la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) offrent également un soutien ciblé, mais celui-ci est limité dans le temps (trois ans maximum, consécutifs ou non), ce qui en fait un appui de lancement plus qu’un financement pérenne.34

Les financements alternatifs et communautaires : En réponse aux difficultés, de nouveaux modèles émergent, souvent en renforçant le lien direct avec le public. Le Festival du Film de Lama en Corse, par exemple, a eu recours au financement participatif pour renouveler son matériel vieillissant.6 Il s’appuie également sur un système d’adhésion à son association via des plateformes comme HelloAsso, ce qui permet de générer des fonds tout en construisant et fidélisant une communauté engagée.36 Face aux coupes budgétaires, le festival Premiers Plans d’Angers a également lancé un appel au mécénat individuel, s’adressant directement à son public et aux professionnels du secteur.38

La structure de financement d’un festival n’est pas qu’une simple ligne comptable ; elle est le reflet de son identité et de son projet. Le Festival de Lama, par son financement très localisé et communautaire, s’affirme comme un projet de territoire.6 Le Festival Lumière, avec son budget de plus de 4 millions d’euros et sa forte part de mécénat privé, est un événement d’envergure métropolitaine et un outil de marketing territorial.30 Le Festival de Meudon incarne un modèle péri-urbain réussi, alliant un solide soutien municipal à un réseau de partenaires privés locaux.33 Cette diversité des modèles implique une diversité des vulnérabilités, comme l’illustre le tableau comparatif ci-dessous.

FestivalTypeBudget Estimé% Financement Public (CNC, Collectivités)% Financement Privé (Mécénat, Sponsoring)% Recettes Propres (Billetterie, Adhésions)
Lumière (Lyon)Grand événement métropolitain> 4 M€ 30Minoritaire (env. 30 %)MajoritaireInclus dans les 70 % de ressources propres 30
Clermont-FerrandGrand festival spécialiséNon spécifiéTrès majoritairePrésent mais minoritaire 41Significatif (160 000 entrées) 42
MeudonFestival thématique péri-urbainNon spécifiéMixte (fort soutien municipal) 33Mixte (partenaires locaux variés) 33Non spécifié
LamaFestival rural communautaire< 270 000 € (estimation)Très majoritaire (Collectivité de Corse, DRAC) 26LimitéCommunautaire (adhésions, crowdfunding) 35
Tableau 1 : Comparaison des Modèles de Financement de Quatre Festivals Types

Cette comparaison met en évidence une réalité fondamentale : les petits festivals ne sont pas seulement dépendants des fonds publics, mais ils sont pris dans une chaîne de dépendance. Leur survie est directement liée aux subventions des collectivités locales, dont la capacité financière est elle-même conditionnée par les dotations de l’État.11 Toute coupe budgétaire à un échelon supérieur se répercute ainsi en cascade, créant une chaîne de vulnérabilité qui fragilise les acteurs culturels les plus ancrés dans les territoires.

Les Zones de Turbulence : Baisse des Subventions et Crise des Modèles

Le paysage festivalier français, malgré son dynamisme apparent, traverse une zone de fortes turbulences. Des menaces structurelles et conjoncturelles pèsent sur la viabilité économique de nombreuses manifestations, en particulier les plus modestes.

2.1. L’Érosion du Soutien Public : Analyse d’une Tendance Structurelle

Les festivals sont confrontés à un effet ciseaux économique redoutable. D’un côté, ils subissent une inflation généralisée de leurs coûts : alourdissement des dépenses de sécurité depuis 2015, augmentation des coûts techniques et envolée des cachets artistiques.15 De l’autre, ils font face à une raréfaction des finances publiques.14 Des rapports du Sénat et de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) alertent sur les conséquences de la baisse des dotations de l’État aux collectivités, qui se répercute mécaniquement sur les budgets alloués à la culture, souvent considérés comme une variable d’ajustement.11 Cette tendance met en péril l’existence même de nombreuses structures culturelles locales. Deux cas récents dans le domaine du cinéma illustrent parfaitement cette dynamique.

Étude de cas emblématique 1 : Clermont-Ferrand. Le Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, deuxième festival de cinéma en France en nombre d’entrées et référence mondiale pour le format court, a subi une coupe de plus de la moitié de sa subvention de la part de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en 2023, soit une perte de 110 000 €.9 Les organisateurs, qui n’ont pas pu obtenir de dialogue sur les « motivations floues » de cette décision, ont dû prendre des mesures drastiques. Pour la première fois depuis des années, les tarifs ont été augmentés : le billet unitaire est passé de 4 € à 4,50 € et le carnet de 15 places de 35 € à 40 €. La programmation a également été réduite, avec deux programmes en moins pour les sélections nationale et internationale, malgré un nombre record de films inscrits. Enfin, des supports de communication comme le blog quotidien du festival ont été mis en pause.45

Étude de cas emblématique 2 : Premiers Plans d’Angers. Ce festival, reconnu comme un tremplin majeur pour les jeunes réalisateurs européens, a également été victime d’une coupe sévère de sa subvention par la Région Pays de la Loire.9 Pour faire face à cette situation qualifiée de « précaire », le festival a été contraint d’augmenter ses tarifs, justifiant cette décision auprès de son public par « l’inflation, [les] aides de nos partenaires publics non augmentées, diminuées ou même supprimées ».29 En parallèle, une campagne de mécénat individuel a été lancée pour solliciter la solidarité du public et des professionnels du cinéma.38 La situation est devenue si critique que la Mairie d’Angers a dû débloquer une aide exceptionnelle de 150 000 € pour soutenir plusieurs acteurs culturels locaux mis en difficulté par les décisions de la Région.38

2.2. Les Vulnérabilités Intrinsèques des Petites Structures

Au-delà de la conjoncture budgétaire, les petits festivals possèdent des fragilités structurelles qui les rendent particulièrement exposés.

La mono-dépendance et le risque politique : De nombreuses petites structures dépendent d’une ou deux subventions principales, émanant le plus souvent de la commune ou de la région. Cette dépendance les rend extrêmement vulnérables aux aléas politiques. Un changement de majorité ou une simple réorientation des priorités budgétaires peut se traduire par une baisse ou une suppression de l’aide, menaçant directement la survie de l’événement.15 La vague de coupes en Auvergne-Rhône-Alpes a été perçue comme ciblant spécifiquement les grands centres urbains comme Lyon et Grenoble, illustrant une possible politisation des choix budgétaires qui pénalise les acteurs culturels.46

Le défi de la professionnalisation et le poids du bénévolat : Le modèle économique de nombreux petits festivals repose massivement sur l’engagement bénévole.15 Si cette force vive est le ciment du lien social et de l’ancrage local, elle constitue aussi une fragilité en termes de pérennité. La gestion de budgets de plus en plus complexes, la recherche de financements diversifiés et la charge administrative croissante requièrent des compétences professionnelles que le bénévolat ne peut pas toujours assurer sur le long terme.

La concurrence et la saturation de l’offre : La multiplication exponentielle des festivals en France 1 a créé un paysage extrêmement concurrentiel. Les événements sont en compétition non seulement pour capter l’attention d’un public aux sollicitations multiples, mais surtout pour attirer les financements, qu’ils soient publics ou privés. Dans un contexte de ressources limitées, cette saturation risque de provoquer un éparpillement des aides, affaiblissant l’ensemble des acteurs plutôt que de consolider les projets les plus structurants.

Ces cas démontrent qu’une subvention publique n’est pas seulement une aide financière. C’est aussi un marqueur de légitimité. Un organisme comme la SACD exige qu’un festival puisse « justifier du soutien d’autres partenaires » pour être éligible à ses aides.34 La perte d’un soutien institutionnel, notamment celui d’une Région ou du CNC, n’est donc pas une simple perte sèche. C’est un signal négatif envoyé à tout l’écosystème, qui peut compliquer drastiquement la recherche d’autres financements et déclencher un effet domino dévastateur.

De plus, il apparaît une contradiction frappante entre l’impact économique local, souvent considérable, de ces festivals et la brutalité de certaines coupes budgétaires. Le festival de Clermont-Ferrand génère plus de 11 millions d’euros de retombées économiques directes pour son territoire.42 Le fait qu’une telle contribution ne le protège pas d’une coupe budgétaire majeure suggère que les décisions de financement public ne sont pas toujours guidées par une analyse rationnelle de l’impact économique, mais peuvent répondre à des logiques politiques de court terme ou à des arbitrages qui ne prennent pas en compte la valeur globale, culturelle et sociale, de ces événements.

FestivalCollectivitéMontant/Nature de la CoupeMesure Corrective PrincipaleImpact sur la Programmation/Communication
Clermont-FerrandRégion Auvergne-Rhône-Alpes-110 000 € (plus de 50 % de la subvention régionale) 42Hausse du billet unitaire de +12,5 % (4€ à 4,50€) 45-2 programmes nationaux, -2 programmes internationaux ; mise en pause du blog quotidien 45
Premiers Plans d’AngersRégion Pays de la LoireSuppression des aides régionales 38Augmentation des tarifs ; lancement d’une campagne de mécénat individuel 29Non spécifié, mais situation financière qualifiée de « précaire » 38
Tableau 2 : Impact Chiffré des Baisses de Subventions sur les Festivals de Clermont-Ferrand et d’Angers

Stratégies de Résilience : Études de Cas Approfondies

Face à un environnement contraint, les petits et moyens festivals développent des stratégies de résilience variées, souvent fondées sur leurs atouts spécifiques. L’analyse de plusieurs modèles distincts permet d’illustrer concrètement ces logiques de survie et de développement.

3.1. Le Festival du Film de Lama (Corse) : La Force de l’Ancrage Rural et Communautaire

Contexte : Créé en 1994 dans un village corse de seulement 160 habitants, le Festival de Lama est né d’une volonté de lutter contre l’isolement rural et le déclin démographique. Son ADN est celui d’un projet de territoire avant d’être un simple événement cinématographique, ce qui lui confère une légitimité et une fonction sociale uniques.6

Modèle de financement : Sa structure financière repose sur un triptyque solide. Premièrement, un soutien public local fort : la Collectivité de Corse et la DRAC Corse l’identifient comme un acteur culturel stratégique, notamment pour son action « autour de la ruralité ».26 Deuxièmement, une implication communautaire profonde : le festival est porté par une association qui mobilise les habitants et s’appuie sur des adhésions annuelles pour fidéliser son public et générer des fonds.36 Il a également su mobiliser sa communauté via le financement participatif pour des besoins spécifiques comme le renouvellement de matériel.6 Enfin, il noue des partenariats ciblés, par exemple avec la Caisse mutuelle complémentaire d’action sociale (CMCAS) de Corse, qui lui apporte un soutien financier et matériel tout en lui garantissant un nouveau public.48

Stratégie de résilience : La force du Festival de Lama ne réside pas dans sa taille ou son budget, mais dans son rôle social indéniable et son identité profondément ancrée. Cette légitimité de terrain solidifie son soutien politique et populaire local, le rendant moins vulnérable aux arbitrages budgétaires technocratiques ou distants.

3.2. Le Festival du Court Métrage d’Humour de Meudon : Le Pari de la Diversification des Partenaires

Contexte : Situé en proche banlieue parisienne, ce festival se distingue par une double spécialisation : le format (court métrage) et le genre (humour), ce qui lui permet de cibler un public et des partenaires spécifiques.49

Modèle de financement : Le festival a construit un modèle mixte particulièrement équilibré. Il bénéficie d’un ancrage municipal solide, la Ville de Meudon étant son partenaire public principal, lui fournissant un appui financier et logistique crucial (mise à disposition de locaux).33 Mais sa principale force est d’avoir su tisser un réseau dense et diversifié de partenaires privés, à la fois locaux et nationaux. Son portefeuille de sponsors inclut des acteurs de la banque (Crédit Mutuel), de la grande distribution (Monoprix), de l’hôtellerie (Forest Hill) et des industries techniques du cinéma (Titrafilm).33

Stratégie de résilience : En ne dépendant pas d’une source unique de financement, le festival dilue le risque financier. Sa stratégie de partenariat est flexible et attractive : il propose aux entreprises différents niveaux d’engagement, comme « partenaire financier » ou « partenaire associé à un prix », ce qui permet de moduler les contributions et d’impliquer un plus grand nombre d’acteurs économiques.33

3.3. Le Festival Cinéma d’Automne (Castelnaudary) : Le Tissu de Soutiens Institutionnels Locaux

Contexte : Cet événement se déroule en zone rurale, dans le département de l’Aude, et a pour vocation d’animer le territoire en dehors de la haute saison touristique, contribuant ainsi à une offre culturelle permanente.3

Modèle de financement : Sa survie repose sur un maillage serré de soutiens publics qui couvrent toutes les échelles territoriales. Le festival est explicitement soutenu par la DRAC Occitanie (État), la Région Occitanie, le Département de l’Aude et la Ville de Castelnaudary.24 Des délibérations du conseil municipal confirment régulièrement l’octroi de subventions, témoignant d’un engagement politique local suivi.25 Au-delà des subventions directes, le festival s’intègre pleinement dans l’écosystème cinématographique régional en collaborant avec des structures comme l’agence Occitanie Films et l’association Cinémaude.24 Il bénéficie également du soutien de médias locaux, comme le quotidien

La Dépêche du Midi, qui peuvent offrir une visibilité cruciale en échange d’un partenariat.51

Stratégie de résilience : La force de ce festival réside dans sa capacité à agréger de multiples soutiens institutionnels, même si chacun est modeste. Le risque financier est ainsi réparti sur plusieurs épaules publiques. La perte d’un seul de ces financeurs, bien que pénalisante, ne serait pas nécessairement fatale, contrairement à une situation de dépendance à une subvention unique.

Conclusion

Synthèse des menaces : Les petits et moyens festivals de cinéma en France se trouvent à un carrefour critique. Leur modèle économique est structurellement menacé par la contraction des budgets publics, la précarité du cofinancement État-Régions et la politisation croissante des décisions d’attribution des aides. Cependant, leur agilité, leur profond ancrage territorial et leur capacité d’innovation sociale et culturelle constituent des atouts majeurs. Leur pérennité dépendra de leur aptitude à faire évoluer leur modèle économique sans renier le projet culturel et social qui fonde leur existence et leur légitimité.

Sources des citations

  1. Festivals et territoires : les défis d’une politique partagée en matière de spectacle vivant – Cour des comptes, https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2023-10/20230310-RPA-2023-festivals-et-territoires.pdf
  2. www.google.com, https://www.google.com/search?q=liste+festivals+cin%C3%A9ma+France
  3. L’agenda juillet-décembre 2024 – info, https://festivalscine.typepad.com/info/agenda.html
  4. Liste de festivals de cinéma en France – Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_festivals_de_cin%C3%A9ma_en_France
  5. Économie et culture : un festival, https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Etudes-et-statistiques/Files/Publications/Developpement-culturel-DC/Economie-et-culture-un-festival-DC-3
  6. 25ème édition du Festival du Film de Lama – Pari(s) sur la Corse, http://paris-sur-la-corse.com/25eme-edition-du-festival-du-film-de-lama/
  7. Festivals : quand la musique dynamise tourisme et économie locale – Big Média, https://bigmedia.bpifrance.fr/nos-actualites/festivals-quand-la-musique-dynamise-tourisme-et-economie-locale
  8. Écrans Français 2024 : Les festivals de cinéma à découvrir – formation en audiovisuel, https://www.formations-audiovisuel.fr/audiovisuel-307/festivals-de-cinema-775
  9. 2025 : 7 dossiers brûlants sur le feu – Ecrannoir.fr, https://www.ecrannoir.fr/2025/02/22/2025-7-dossiers-brulants-sur-le-feu/
  10. Cinéma : les régions pour un rééquilibrage des aides à la production du CNC, https://www.banquedesterritoires.fr/cinema-les-regions-pour-un-reequilibrage-des-aides-la-production-du-cnc
  11. Projet de loi de finances pour 2016 : Culture : création, cinéma – Sénat, https://www.senat.fr/rap/a15-168-22/a15-168-224.html
  12. COMMUNIQUÉ – PLF 2025 : La ponction d’au moins 8,5 milliards d’euros du budget des collectivités territoriales porterait un coup fatal au secteur culturel, https://www.sma-syndicat.org/plf25-baissedotationsctculture/
  13. Étude des publics de la 44ème édition du Festival Cinéma du Réel – Bpi pro, https://pro.bpi.fr/content/uploads/sites/3/2023/05/etude-des-publics–44e-edition-f-cinema-du-reel-2022.pdf
  14. Crise du secteur culturel : l’urgence d’agir – Le Conseil économique social et environnemental, https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2023/2023_11_crise_culture.pdf
  15. Festivals en France : fragilité et dynamisme d’un modèle culturel | vie-publique.fr, https://www.vie-publique.fr/eclairage/287197-festivals-en-france-fragilite-et-dynamisme-dun-modele-culturel
  16. Bilan 2024 du CNC | CNC, https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/bilans/bilan-2024-du-cnc_2388088
  17. Cinéma – Ministère de la Culture, https://www.culture.gouv.fr/thematiques/cinema
  18. Aides et financements – Cinéma – CNC, https://www.cnc.fr/professionnels/aides-et-financements?secteur=Cin%C3%A9ma
  19. Bourse des festivals | CNC, https://www.cnc.fr/professionnels/aides-et-financements/court-metrage/production/bourse-des-festivals_191268
  20. Observations définitives Le Centre national du … – Cour des comptes, https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-09/20230920-S2023-0722-CNCIA_0.pdf
  21. Financement public du cinéma – Sénat, https://www.senat.fr/rap/r22-610/r22-6106.html
  22. Rapport sur La gestion et le financement du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) Exercices 2007 à 2011, com – Cour des comptes, https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/58-2_gestion_et_financement_Centre_national_cinema_et_image_animee_CNC.pdf
  23. Plan culture et ruralité : 23 mesures,, https://www.culture.gouv.fr/fr/thematiques/culture-et-territoires/culture-et-ruralites/le-plan-culture-et-ruralite-renforcer-la-place-de-la-culture-au-caeur-des-territoires-ruraux/plan-culture-et-ruralite-23-mesures
  24. Exposition Mireille et Florence Miailhe – Occitanie films, https://www.occitanie-films.fr/exposition-mireille-et-florence-miailhe/
  25. Untitled – Mairie de Castelnaudary, https://ville-castelnaudary.fr/download_file/view/109/264
  26. CONVENTION DE COOPÉRATION POUR LE CINÉMA ET L’IMAGE ANIMÉE – Collectivité de Corse, https://www.isula.corsica/assemblea/docs/RapportCP/2023361CP-annexes.pdf
  27. The War on Screen Festival | Châlons-en-Champagne – The Tourist Parenthesis, https://en.chalons-tourisme.com/calendar/our-highlights/war-on-screen-festival/
  28. Festival Cinéma d’Ici – Du 27 septembre au 1er octobre 2023 – Région Occitanie, https://www.laregion.fr/Festival-Cinema-d-Ici
  29. Tarifs & billetterie | Festival Premiers Plans d’Angers, https://www.premiersplans.org/fr/tarifs-billetterie
  30. Gros plan sur les finances du Festival Lumière – Shorthandstories.com, https://finances-festival-lumi-re.shorthandstories.com/gros-plan-sur-les-finances-du-festival-lumi-re/index.html
  31. Nous accompagnons le cinéma, depuis plus de 100 ans – Groupe BNP Paribas, https://group.bnpparibas/decouvrez-le-groupe/nous-connaitre/cinema
  32. BNP Paribas, partenaire du festival Lumière depuis sa création, félicite le lauréat Ken Loach, https://group.bnpparibas/communique-de-presse/bnp-paribas-partenaire-festival-lumiere-creation-felicite-laureat-ken-loach
  33. Partenaires | Meudon 7e art, https://www.festivalmeudon.org/festival-du-court-metrage-dhumour/partenaires/
  34. Soutiens aux festivals d’animation, cinéma, télévision, radio, création numérique – SACD, https://www.sacd.fr/fr/soutiens-aux-festivals-de-television-cinema-radio-nouveaux-medias-et-animation
  35. Ensemble finançons le 25e festival du film de Lama ! – YouTube, https://www.youtube.com/watch?v=a5lEAe06H7I
  36. Formulaire d’adhésion 2025 – HelloAsso, https://www.helloasso.com/associations/festival-du-film-de-lama/adhesions/formulaire-d-adhesion-2025-1
  37. Festival du film de Lama | HelloAsso, https://www.helloasso.com/associations/festival-du-film-de-lama
  38. Angers. La mairie débloque 150 000 euros pour la culture | RCF Anjou, https://www.rcf.fr/articles/actualite/angers-la-mairie-debloque-150-000-euros-pour-la-culture
  39. Professionnels du cinéma : devenez mécènes individuellement ou par votre société | Festival Premiers Plans d’Angers, https://www.premiersplans.org/fr/mecenes-individuels-pro
  40. Le Festival Lumière 2020 rassemble les entreprises pour le renouveau – Medef Lyon Rhône,, https://www.medeflyonrhone.fr/le-festival-lumiere-2020-rassemble-les-entreprises-pour-le-renouveau/
  41. Tous les partenaires – Festival international du court-métrage, https://www.lecourt-clermont.org/partenaires2/tous-les-partenaires/
  42. Communiqué : Sauve qui peut (la vie) | Clermont ISFF, https://clermont-filmfest.org/communique-sauve-qui-peut-la-vie/
  43. Crise économique en France : Le secteur culturel face aux défis – Arscena – Les Arts de la Scène, https://arscena.fr/2024/11/01/crise-economique-en-france-le-secteur-culturel-face-aux-defis/
  44. Budget 2025 : l’UDES alerte | La baisse des dotations aux collectivités entraînera un effondrement de l’emploi local et des services essentiels à la population, https://www.udes.fr/actualites/budget-2025-ludes-alerte-baisse-dotations-aux-collectivites-entrainera-effondrement-de
  45. Le festival de Clermont-Ferrand s’adapte à ses moyens – Boxoffice Pro, https://www.boxofficepro.fr/le-festival-de-clermont-ferrand-sadapte-a-ses-moyens/
  46. Baisses de subventions de la Région : « Si on continue, dans 10 ans il n’y aura plus d’artistes – Petit Bulletin LYON, https://www.petit-bulletin.fr/lyon/article-79572-baisses-de-subventions-de-la-region-si-on-continue-dans-10-ans-il-n-y-aura-plus-d-artistes.html
  47. Les rendez-vous 2021 de la Maison de l’Architecture de Corse, https://www.ma-lereseau.org/sites/default/files/2022-06/mac_actions_2021_v25.03.2022.pdf
  48. Lama, pour l’amour du cinéma – Journal des Activités Sociales de l’énergie, https://journal.ccas.fr/lama-pour-lamour-du-cinema/
  49. Festival du court métrage d’humour de Meudon – Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_du_court_m%C3%A9trage_d%27humour_de_Meudon
  50. Le Festival de Meudon sur son 31 – Brefcinema, https://www.brefcinema.com/actualites/festivals/le-festival-de-meudon-sur-son-31
  51. LA CINÉMATHÈQUE DE TOULOUSE, ABC, GAUMONT WILSON, ESAV, UTOPIA, CRATÈRE, INSTITUTO CERVANTES, ESPACE DES DIVERSITÉS ET DE L – Cinélatino, https://www.cinelatino.fr/wp-content/uploads/2025/01/cinelatino_Cata14.pdf
  52. Voix Du Midi Lauragais – Calaméo, https://www.calameo.com/books/00003919392d9bf2dcd82
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